Tiré du blogue (septembre 2017) : La classe de David Noël
Déjà une semaine depuis mon dernier billet et me voilà de nouveau devant mon ordinateur à réfléchir. Merci à tout le monde qui a fait des commentaires. J’ai décidé pour les prochains billets de :
J’ai l’impression que l’on est toujours en train de s’ajuster. Je m’ajuste pour mes prochains billets et certain.es d’entre vous s’ajustent à une nouvelle école, à un nouvel horaire, à un nouveau collègue de travail, à de nouvelles demandes de la direction, à de nouveaux souliers, à une nouvelle boîte à goûter, à un nouveau dentier et j’en passe. Pourquoi est-ce que c’est moi qui dois m’ajuster? On dirait que ça change tout le temps. Ce qui est fascinant c’est que tout le monde s’ajuste même les élèves de ma classe.
Pour eux, je suis de nouvelles exigences, de nouvelles façons de faire, de nouvelles règles. Certains auront saisi avant même que j’explique le tout tandis que d’autres prendront toute l’année ou n’y arriveront tout simplement pas. Je demande à mes élèves de s’ajuster au code de vie de MA classe même si on ne sait jamais vraiment ce que vivent nos élèves.
Un jour, je montais une pièce de théâtre avec mes élèves de 8e année. J’avais travaillé très fort à faire comprendre aux élèves qu’ils ne pouvaient pas manquer sans raison et que chacun était un maillon important du spectacle. Le matin de la 2e représentation, une élève est absente sans raison. Je ne suis pas très content. Une demi-heure avant le spectacle, toujours pas de réponse. Je décide de l’appeler. C’est elle qui répond. Je lui fais comprendre qu’elle ne peut pas abandonner le groupe, que l’on a besoin d’elle et bla, bla, bla.
Au bout de quelques minutes, c’est comme s’il y a une petite voix intérieure qui me dit d’arrêter mon discours de remontrance. C’est alors que l’élève me dit : Je sais tout ça monsieur Louis. Je ne voulais pas abandonner le groupe. Mais mon père m’a frappé, ça paraît… Je ne peux vraiment pas sortir de la maison. Il y a plein de gens chez nous actuellement. Me voilà assommé par les paroles de mon élève… Ça fait 24 ans de cela et je m’en souviens encore. On ne sait jamais vraiment complètement ce que vivent nos élèves.
Avant d’exiger que les autres s’adaptent à moi, je prends le temps d’écouter autour de moi.
Il y a des élèves qui ont VRAIMENT besoin que l’on s’adapte à eux. Nous pouvons faire la différence dans leur vie. Mon père m’avait dit un jour.
Tu sais il y a des élèves qui n’ont pas besoin de toi pour apprendre. Si tu n’étais pas là, ils apprendraient quand même. Par contre, il y en a d’autres que tu dois adopter pour l’année.
Alors mes questions cette semaine? Quels sont les élèves pour qui je dois m’ajuster ? Quelles sont les personnes que je dois adopter au cours des prochains jours ?
Bonne semaine
Louis
pour LPH Solutions
Excellente réflexion … merci Louis de nous offrir l’occasion de faire un arrêt et de se poser des questions sur notre traintrain quotidien !!!
Bonne semaine 🙂
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Merci Benoit
C’est la chance d’avoir du temps pour réfléchir.
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Wow, tu nous fais réfléchir mon ami.
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Merci pour le commentaire Paul. On ne sait jamais vraiment ce que vivent nos élèves.
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Savoir écouter d’abord… là est la vrais source pour s’adapter au changement. Merci Louis,
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Merci André. Tu as tout compris.
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Merci Louis pour ce billet. Personnellement, c’est l’une des raisons pour lesquelles j’y vais plutôt en douceur les premiers jours avec toutes les règles et les idées de gestion de classe que je veux mettre en place : je veux attendre de rencontrer mes élèves, m’ajuster selon eux et la dynamique du groupe. Maintenant le bateau peut quitter le port et on ajuste toujours selon les courants, la température et les imprévus 😉! ( oh et ce n’est pas grave si on tombe à l’eau)
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Je pense effectivement que c’est l’attitude qu’il faut avoir. Je te souhaite un bon début d’année et je suis certain que tu vas réussir. Mon conseil : peut-être porter une veste de sauvetage au cas où… 🙂 Merci Caroline
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